Pour notre ami Jack Ralite :

Dans les chagrins et les malheurs lire de la poésie – elle soutient et accompagne. 
Jack Ralite aimait Philippe Jaccottet . Nous vous envoyons ceci :
 
« Qu’il soit dans l’angle de la chambre. Qu’il mesure comme il l’a fait longtemps les lignes que j’assemble, interrogeant, me rappelant sa fin. Que sa droiture garde ma main d’errer si elle tremble. »
 
Et aussi, cette photo prise par Antoine Vitez et le texte que Jack avait écrit en regard de la photo en question, lors de l’exposition de 2010, il dit mieux que nous le lien d’amitié qui le liait si profondément à Antoine.
Bien à vous, et à lui.
Agnès, Jeanne et Marie Vitez
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Cette photo est pour moi une photographie mémoire de trois manières. D’abord elle a été prise par Antoine en juillet 89 à « La Nogarède », cette ferme protestante au fond d’une vallée cévenole où, chaque été, en famille, il se retirait et où je venais régulièrement passer quelques moments. C’était Antoine intime. Ensuite, il l’a prise alors que m’accompagnait une comédienne chilienne, Gloria Canales, rencontrée à Santiago l’année précédente pour « Chile Crea », manifestation culturelle inoubliable par ses dimensions que la dictature de Pinochet n’avait pu interdire. Antoine fit d’elle une très belle série de portraits. C’était Antoine tendre. 
Enfin, quarante et un ans plus tôt, à Vienne, en Autriche, un dessinateur, Harold Reitterer, croqua mon visage et, chose étonnante, la photo faite par Antoine et le dessin tracé par l’artiste autrichien se ressemblent au point de se recouvrir. C’était Antoine intuitif. Un frère. 
 Jack Ralite