Années d’initiation 1950-1964

23 Nicomède

1950

Il échoue en juin au concours du Conservatoire national supérieur d’ art dramatique.
Joue dans Les Allemands, de Léon Kruczkowski, mise en scène de Clément Harari, au Théâtre Verlaine (rôle du Lieutenant).

1951

Il s’inscrit en janvier au cours de Tania Balachova au Théâtre de l’Atelier et joue, au printemps, dans la Tragédie optimiste, de Vsevolod Vichnievski, mise en scène de Clément Harari, au Théâtre Verlaine (rôle du Prisonnier).
A l’initiative de Clément Harari, il fait partie de la délégation française présente au IIIle Festival de la jeunesse et des étudiants communistes, à Berlin, du 5 au 19 août 1952.
Il joue dans le Profanateur, de Thierry Maulnier, mise en scène de Tania Balachova, tournée du Théâtre Hébertot (rôle d’Aide, créé par Michel Bouquet).

Sa partenaire est Agnès Van Molder, dite Agnès Vanier.
Il l’épouse le 30 avri1 1952.

Longue période de chômage.

1953

Il traduit la pièce allemande Les Otages, de Rudolf Leonhard
Il joue dans la Tragédie de la nuit, de Thomas Otway, mise en scène de Claude Régy, au Festival de Châteaudun (rôle du Prêtre).

Rencontre de Robert Voisin, directeur de la Librairie des Deux Masques, des éditions de l’Arche et de la revue Théâtre populaire, qui lui donne l’occasion de publier, dans le n° 4, son premier article. la Méthode des actions physiques de Stanislavski.
A l’occasion de cette collaboration, il rencontre Bernard Dort, Jean Duvignaud, Roland Barthes, Guy Dumur Il fait partie du comité de rédaction jusqu’en 1963

En novembre, il est incorporé à la caserne Dupleix.

1955

Libéré de ses obligations militaires en janvier.

Chômage

Il est rappelé en septembre, lorsque la France dépêche le contingent au Maroc pour empêcher le sultan Mohammed V de reprendre le pouvoir.
Il revient en décembre.

1956

Robert Voisin lui propose d’être rédacteur en chef de la revue Bref bulletin d’information de l’Association des amis du Théâtre populaire.Il est responsable de la publication des n° 7 à 17.

Au printemps, il commence la traduction de La Jeunesse d’Abai et Abai de Moukhtar Aouezov (Gallimard, 1958, 1960)

A la rentrée, il joue Les Hommes de trop, de François Candelier, mise en scène de Marc Gentilhomme, au Théâtre de la Huchette (rôle de Jeliabov) ; il rédige le texte du programme.
En collaboration avec Geneviève Serreau, il écrit un Hommage à Brecht, mise en scène de Jean-Marie Serreau, assisté de Claude Régy, à l’Alliance française
Toujours avec Jean-Marie Serreau, il répète Les Coréens, de Michel Vinaver, mais le travail s’interrompt et il sera indisponible lorsque les répétitions reprendront quelques mois plus tard
En décembre, il répèteSaint-Just, de Jean-Claude Brisville, mise en scène de Daniel Leveugle, au Centre dramatique de l’Est (rôle de Robespierre).

1957.

Jean Vilar lui propose de rentrer dans la troupe du T.N.P Il y reste de mars à juillet, sans jamais avoir l’occasion d’y jouer.
A la demande de Sacha Pitoëff, il traduit lvanov, d’Anton Tchekhov (éd. Denoël, 1958).
A la rentrée, il adapte La Clef d’or, un conte d’Alexis Tolstoï, pour la compagnie de marionnettes d’Alain Recoing, joué au Théâtre du Vieux-Colombier à la fin de l’année.
Il joue le rôle de Pomel dans Ce soir on improvise, de Pirandello, mise en scène de Sacha Pitoëff, à l’Athénée.

Adhésion au Parti communiste français.

Divers travaux de synchronisation à la Radio-télévision française.

1958.

Miguel Maflara, de Milosz, mise en scène de Maurice Jacquemont, Studio des Champs-Elysées (rôle du Bibliothécaire).

L’Agence littéraire et artistique de Paris (A.L.A.P.) lui propose, pour les éditions Julliard, la traduction des huit volumes du Don paisible, de Mikhaïl Cholokhov. Il achève ce travail en 1964.

Rencontre de Louis Aragon, qui dirige la collection Littératures soviétiques chez Gallimard et le convoque aux Lettres françaises.

En juillet, au Ile Festival de Cassis, il joue La Nuit des Rois, de Shakespeare, mise en scène de Michel Fontayne (rôle du duc Orsino), et Le Partage de midi, de Paul Claudel, mise en scène de Roland Monod (il joue de Ciz, Madeleine Marion joue Ysé).
Collaboration avec Jean-Marie Serreau, qui met en scène Le Cadavre encerclé, de Kateb Yacine, au Théâtre Molière, à Bruxelles, les 25 et 26 novembre. Le spectacle vient quelques semaines plus tard au Théâtre Lutèce, à Paris.

1959-1961.

Lecture, au Vieux-Colombier, de la pièce de Xavier Pommeret, Pour des raisons de coeur, par l’association  » Défense du théâtre » (Monod, Vial, Vitez. ..).
Conférence à l’Arséa sur le théâtre des avant-gardes.

Difficultés financières et inquiétudes sur son avenir.

Il envisage de reprendre l’étude du russe, songe à abandonner le théâtre. Aragon lui propose (mai 1959) d’être son secrétaire pour la préparation de L’ Histoire Parallele des États-Unis et de l’U.RS.S. (éd. Presses de la Çité) (LouisAragon écrivait la partie concernant l’U. R.S.S. ; André Maurois, celle concernant les Etats-Unis).

Premier voyage en U. R.S.S. pendant l’été 1960, afin d’approfondir ses recherches pour Aragon.

A la fin de l’année, Michel Fontayne, directeur du Théâtre du quot ien de Marseille (TQ.M), lui commande une version de la Paix, d’Aristophane.

Son père meurt le 28 janvier 1961 d’un emphysème pulmonaire.

Il travaille à son  » imitation » de La Paix, rédige l’article intitulé  » Théâtre en U.R.S.S. et dans les démocraties populaires » pour L’ Histoire des spectacles de l’Encyclopédie de la Pléiade, dirigée par Guy Dumur, et continue ses recherches pour Aragon.

1962-1963

Il est  » régisseur littéraire » du Théâtre du quotidien de Marseille. Agnès Vitez y est responsable des marionnettes. Fontayne a également rassemblé Pierre Vial, Roland Monod, Xavier Pommeret.
Au cours de la saison, Michel Fontayne met en scéne La Paix, une  » imitation » d’Antoine Vitez, qui interprète aussi deux petits rôles dans la pièce et collabore au travail de mise en scene.Au T.Q. M., il organise des lectures Victor Hugo et les surréalistes, Aragon. ; des conférences ; il joue parfois: les Tambours du Père Ned, de Sean O’Casw, Le Grand Tchou, d’Armand Gatti ; il écrit, pour les marionnettes d’Agnès Vanier, les dialoguies des Trois Ours, d’après le conte de Léon Tolstoï. la première a lieu en décembre

1962

Il quitte le T.QM. et rentre à Paris en septembre 1963.
D’octobre à décembre, il joue dans Oblomov, d’après Gontcharov, mise en scène de Marcel Cuvelier, au Studio des Champs-Élysées.

1964-1965

Il participe au comité de rédaction de Cité-panorama, la revue du Théâtre de la Cité, à Villeurbanne, dirigée par Émile Copfermann ; il y écrit plusieurs articles.
Au mois de mai 1964, il interprète Flaminius dans Nicomède, de Corneille, mise en scène de Pierre Barrat, au Théâtre-Maison de la culture de Caen (T.M.C.), dirigé par Jo Tréhard. C’est pendant les représentations de Nicomède qu’il se lie avec l’équipe du T.M.C.

Aragon publie quelques-uns des poèmes d’Antoine Vitez dans les Lettres françaises du 18 juin.

En octobre, Joël Masson, secrétaire général du théâtre, propose à Antoine Vitez d’inaugurer la série de  » Lecture à livre ouvert. » qui se déroule dans le foyer du théâtre. Il commence le 15 novembre 1964 avec  » Maïakovski à livre ouvert »
Gilbert Vilhon et Jacqueline Dane lisent avec lui.

A la même époque, il traduit du russe quelques poèmes et proses de Maïakovski pour Maiakovski et le théâtre russe d’avant-garde, d’Angelo Maria Ripellino, ainsi que Le Vieux, Somov et les autres, et Egor Boulytchov et les autres, de Gorki (tome 5 du Théâtre complet de Gorki éd. de l’ Arche, 1965).

En décembre, Antoine Vitez sollicite dans une lettre à Jo Tréhard la possibilité de réaliser une lecture plus élaborée. Electre, de Sophocle
Le 15 janvier 1965,  » Aragon à livre ouvert  » ; le 18 mars,  » Desnos à livre ouvert  » ; et le 6 avril, Jo Tréhard propose à Antoine Vitez de mettre en scène Electre sur le grand plateau du T. M.C la saison suivante.
A l’invitation d’Alain Botbol, directeur de l’Université du Théâtre des Nations, il dirige, dans le cadre des  » Ateliers de recherche et de documentation historique  » , un atelier sur Maiakovski (12 mars-9 avril).
Le 20 mai,  » Milosz à livre ouvert  » ; le 17 novembre,  » Apollinaire.  » ; le 22 décembre,  » Claudel. « , avec Madeleine Marion.