Je souhaiterais insister sur un aspect d’Antoine Vitez dont on parle peu. Antoine était un polémiste et pas seulement un iconoclaste qui détruisait les images. Il ne supportait pas l’académisme, tout dans sa démarche remettait en question le théâtre tel qu’il existait et il essayait de le raconter autrement que ne le faisait la tradition.
J’ai travaillé sur les « Molière », cette tétralogie lui a donné l’occasion de faire ce travail de polémiste, de critique. Il était obsédé par le désir de dire les choses différemment : il cherchait comment dire ces personnages, il revenait sur comment prendre leurs paroles. On sentait qu’il mettait en perspective à l’infini les visions qu’il avait de toutes les mises en scène précédentes des Tartuffe, Misanthrope…
Il réglait ses comptes avec des hommes, metteurs en scène contemporains comme plus anciens ou des mises en scène qui avaient, ou auraient pu, exister.
Jean-Claude Durand